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L’arbre de la connaissance

Le pain et ses propriétés

L’importance de manger du pain est si grande que nos sages nous en recommandent la consommation chaque matin afin d’éviter nombre de maladies. Comme il est enseigné dans le Talmud (Baba Batra 107 b), מחלה “la maladie” qui a comme valeur numérique 83, est mise en équivalence avec un organe du corps humain, la bile (sécrétée par le foie pour la digestion), qui serait à l’origine de 83 types maladies. Le pain, quant à lui, toujours d’après nos sages, quand il est consommé chaque matin avec du sel et une quantité d’eau, aurait la propriété de toutes les empêcher. (Remarque: מחלה “la maladie”, לחם “pain” et מלח “sel”, ont la meme racine.)

Nos sages nous enseignent que 13 propriétés sont attribuées au pain quand il est consommé le matin: il protège de la chaleur (1), du froid (2), d’une catastrophe (3), d’un dommage (4), ouvre l’esprit (5), dans un jugement il mérite d’étudier la Torah et de l’enseigner (6), ses paroles sont écoutées (7), son étude se maintient dans ses mains (8), son corps est préservé d’une mauvaise haleine et de flatulence fétide (9), il éprouve du désir pour sa femme (10), il n’est pas attiré par une autre femme (11), il élimine les parasites de ses intestins (12) et d’autres ajoutent qu’il chasse la jalousie de son coeur et y fait pénétrer l’amour (13). Toutes ces propriétés, viennent du fait que le blé se trouve inclus dans une notion spirituelle appelée: “la connaissance supérieure”.

L’arbre de la connaissance

Nous pouvons apprendre beaucoup d’enseignements pour notre service divin à travers les caractéristique du blé. Ainsi, nos sages nous ont enseigné dans le Talmud (Bra’kot 40a) que l’arbre de la connaissance, dont le premier homme (Adam harichon) aurait mangé, était l’épis de blé.

Les propriétés du blé sont profondes, bien qu’il soit à l’origine de la faute, il cache en lui la capacité de nourrir et de donner vie à l’esprit humain dans sa racine. Nos sages en effet, nous font remarquer qu’un enfant ne commence à appeler ses parents, papa et maman, qu’après avoir goûté du blé précisément. Bien que dépourvu d’intelligence, quand il commence à consommer du blé, l’enfant profite alors d’un dévoilement intellectuel déclenché par celui-ci.

Nous retrouvons cette approche dans le chant des épis de blé du Perek chira. Les épis de blé disent: Cantique des degrés. Des profondeurs de l’abîme, je T’ai invoqué Ô l’Éternel! (Psaume Ch.130 V.1) Des profondeurs de l’abîme, bien que je sois dépourvu d’intelligence, lorsque je consomme du blé je T’ai invoqué Ô l’Éternel je bénéficie d’un dévoilement interne et profond de la connaissance qui me permet de reconnaître et de m’adresser à mon créateur.

Dans les 10 paroles (commandements), il y a deux types d’ordonnances qui sont distinctement séparées en deux. Les cinqs premiers concernent notre devoir envers le Saint béni soit-Il et la deuxième partie, les cinq autres, concernent notre devoir envers notre prochain. S’il en est ainsi, l’ordonnance du respect des parents ne devrait pas être incluse avec celle de Dieu, mais plutôt avec celle de l’homme? Ainsi, nos sages nous apprennent que les fondements de la foi, de la crainte, de l’amour, de la connaissance de Dieu et du respect du Chabbat, ne pourront jamais être intégrés d’une manière concrète dans son cœur si le respect des parents n’existe pas au préalable.

En cela, nous pouvons comprendre la raison pour laquelle le blé développe chez l’enfant la faculté d’appeler ses parents “papa, maman”. Le blé devient le précurseur de la crainte et de l’amour de Dieu éprouvé en son être à travers nous, et par conséquence la qualité de son service divin une fois qu’il sera indépendant et face à ses responsabilités.
Nous pouvons expliquer le verset dans ce sens: Des profondeurs de l’abîme, bien que dépourvu de capacité intellectuel dû à mon jeune âge et tourmenté par les conflits de mon adolescence, je T’ai invoqué Ô l’Éternel le respect et la reconnaissance envers mes parents que j’ai malgré tout observé, m’ont permis de comprendre et d’accepter avec crainte et amour, Ton attitude envers moi. De même que j’ai pu trouver refuge et me confier en eux, je ferai de même avec Toi.

Bien qu’il (le blé, ou notre enfant) soit entouré d’une enveloppe superflue et résiduelle pour son avenir, en elle se cache aussi cette notion de connaissance. Si dans la nature rien ne se perd et tout se transforme, dans la Torah rien n’est inutile et tout est pour le bien. Bien que la personne se trouve dans les profonds abîmes intellectuels, enfermée dans un désordre total et un conflit interne infernal, elle pourra trouver les ressources énergétiques dans le blé et le pain qu’elle consomme, et profitera d’un dévoilement de la conscience supérieure. Tout processus de germination dans la vie est précédé d’une dégradation.

Une fois le processus de germination activé, l’écorce laissera place aux fruits sains vers son aboutissement. Quand il sera assez mûr et prendra la décision de se débarrasser de son enveloppe primitive, il pourra enfin profiter d’un nouveau dévoilement. Il comprendra ou palpera cette notion d’une manière évidente et fera savoir qu’il n’y a rien d’autre en dehors du Saint béni soit-Il. Que Lui seul fait vivre et subsister toutes les créatures de Sa création. La gerbe poussera parmi ses congénères à l’air libre, en plein soleil, et partagera à son tour les graines de son savoir jusqu’à sa prochaine étape.

La résurrection des morts

Nos sages nous enseignent dans le Talmud (Kétoubot 111 b) que dans le blé se trouve une allusion à la résurrection des morts. Ainsi, d’où savons nous que les justes à la résurrection des morts se relèveront avec leurs habits? Nous l’apprenons a fortiori du blé. Bien que le blé soit planté dénudé sans son écorce, il sortira de lui une gerbe couverte de plusieurs couches d’habits. Les justes quant à eux, qui sont enterrés avec leurs habits, ne le seront-ils pas à plus forte raison lors de leur résurrection?!

Cet enseignement ou cette formule intellectuelle, peut-être appliqué et extrapolé dans notre vie au quotidien et ainsi rejoindre l’enseignement du Rabbi Na’hman de Breslev, qui disait: “si tu crois qu’il est possible de détruire, alors il est possible de réparer”.
Cette loi naturelle de décomposition ou de mort qui anime notre esprit et qui semblerait dominer toutes les créatures et les condamner à la perdition, cache en elle une force créatrice et réparatrice qui peut être inversée et redynamiser notre être vers son accomplissement ou sa réparation. Bien que le blé, comme vu plus haut, soit à la source de la dégradation de l’homme, il n’en reste pas moins le vecteur de sa réparation en lui donnant la possibilité d’élargir sa conscience et d’appréhender le divin, tout en maintenant son corps en vie et en bonne santé.

Cantique des degrés

Le blé, comme vu plus haut, est celui qui déclenche chez l’enfant, la capacité de formuler ses premiers mots. Pour nous, lorsque nous le consommons, il nous permettra de nous adresser au Saint béni soit-Il, de discuter et déverser nos tourment avec Lui comme un enfant avec ses parents. Si la demande de l’enfant est honnête et sincère, Dieu, tout comme les parents, n’hésitera pas à réaliser son souhait.

C’est pourquoi, le mot חטה (blé) à comme valeur numérique 22. Le chiffre 22 représente aussi les 22 lettres de l’alphabet hébraïque qui nous servent de dialecte pour formuler nos prières, mais aussi pour Lui confesser nos fautes et Lui demander pardon.

De cette façon, nous pouvons apprendre du blé un autre enseignement pour notre service divin. Bien que le grain de blé se retrouve seul une fois planté dans la terre, bien qu’il traverse une étape de décomposition avant de germer, lorsque son épis pousse enfin, il est rempli d’une multitude de graines. Celles-ci une fois débarrassées de leurs différentes enveloppes, laisseront apparaître le grain de blé ou l’embryon.

C’est la raison pour laquelle il chante: Des profondeurs de l’abîme, il en va de même pour toutes les âmes d’Israël qui résident dans les profondeurs du shéol. Il leur est interdit de désespérer d’une quelconque manière que ce soit. Mais bien au contraire d’implorer le Saint beni soit-Il chaque jour et de dire: Des profondeurs de l’abîme, je T’ai invoqué Ô l’Éternel!! Alors, il s’élèvera de jour en jour, de niveau en niveau et atteindra de nouvelles perceptions de Dieu comme il est mentionné au début du verset Cantique des degrés.

Ne jamais abandonner

Bien que nous ayons fauté ou que nous sommes au bout du désespoir, il ne faut jamais abandonner. Où que l’on se trouve, quand nous élevons notre voix vers Dieu et que nous crions de tout notre coeur, bien que nous soyons encore recouverts d’une écorce épaisse qui nous cache la lumiere de la vie, à la fin nous sortirons de cette obscurité pour grandir, donner des fruits, accomplir des mitsvots et des bonnes actions. Comme il est dit dans le livre ‘Hovot halevavot (les devoirs du coeur) “Un grain de blé donne naissance à 300 épis et chaque épis contient 30 graines. Ainsi, chaque épis devient par conséquent l’origine de milliers d‘épis de blé.”

Nous pouvons faire le rapprochement de cette enseignement avec une âme qui aurait sombrée dans les profonds abîmes. Bien que souillée par la multitude de ses erreurs et de ses fautes, si elle se repent et crie de vive voix vers le Saint béni soit-Il; Des profondeurs de l’abîme, je T’ai invoqué Ô l’Éternel!! Alors, non seulement elle méritera de se repentir et d’accomplir des milliers de bonne actions et de mitsvots, mais elle aura aussi la capacité de faire revenir vers Hachem des milliers d’âmes du peuple juif complètement éloignées de la sainteté.

Dans le Midrach (Agadat Berechit) on nous rapporte que le Roi David était un artiste (comédien) très intelligent. Quand il s’adressait à Dieu, il commençait toujours par demander des petites choses et ensuite il demandait les choses les plus importantes.
De même, chaque juifs se comportera comme le Roi David dans son service divin. Nous demanderons en premier temps d’atteindre des petites choses et seulement ensuite nous pourrons espérer atteindre de grandes perceptions et compréhension de Dieu qui est infini. Il nous sera interdit de désespérer, bien que nous nous trouvions dans des situations critiques ou des événements éprouvants. Tant qu’une personne vit, elle a toujours la possibilité de se tourner vers Dieu et de Lui demander tout ce dont elle a besoin. La seule condition qui lui est demandée est d’être persévérant et de ne jamais perdre espoir!

Dans le saint Zohar il est rapporté à propos de la confection du pain fait de blé que seul le Saint béni soit-Il en est le créateur, même pas un ange.

Ainsi quand nous consommons du pain, il est important d’intégrer toutes ces notions en nous, de se réveiller et d’éprouver un profond désir de se rapprocher de Lui. Car à l’heure où nous mangeons, se dévoile un rayonnement de Sa volonté. Si nous profitons de cette gratitude et nous attachons à Lui, béni soit-il, nous méritons d’atteindre de très grandes perceptions de Dieu. Soyons heureux!