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‘Hasida et ‘hesed

La ‘hassida, cigogne, est citée dans la Parachat Chemini dans la liste des oiseaux non cachers (non comestibles). Rachi explique (Houllin 63a) qu’elle tient son nom car elle est très généreuse (‘hessed) vis-à-vis des autres membres de son espèce et partage avec eux sa nourriture. Il est légitime de comprendre pourquoi n’est-elle pas cachère si elle est si généreuse ?

Le Rizhiner Rebbe répond que la bonté de la cigogne se limite uniquement aux membres de son espèce et non au delà. Et qu’une telle qualité n’a rien « d’admirable » pour le Judaïsme.

La réponse du Rebbe est claire. Le ‘Hessed, les actes de bonté en tous genres et aussi la tsedaka, ne doivent pas être limités aux seuls membres d’une même espèce, d’un même peuple ou d’une religion. Le ‘hessed est une qualité universelle qui, à l’image du Saint béni soit-Il, ne fait aucune différence d’espèce ou de culte. Il suffit d’être vivant pour recevoir la bonté de Dieu. A nous aussi d’agir à Son image et de multiplier nos actes de bonté à chaque instant de notre vie envers tous les êtres vivants qui nous entourent (humains, animaux et végétaux) sans ne faire de différence entre eux.

Il n’est pas inutile de rappeler que la base du ‘hesed réside dans quelque chose de simple et gratuit : l’écoute, l’attention, et le désir du bien pour l’autre, quelqu’il soit. La mise en pratique permanente de cette volonté sincère de bien pour autrui pousse naturellement l’homme à s’améliorer et multiplier ses actes de bonté. Son coeur s’enrichit et se réjouit des merveilles que lui-même reçoit de Dieu.

Ces actes qui apportent du bonheur aux autres revêtent deux formes. Matériels, par des dons en tous genres utiles à la vie, de la nourriture, de l’argent, des services, de la force de travail, etc. Mais aussi et surtout intellectuels, nous n’imaginons pas le bien que nous procurons à autrui lorsque nous lui donnons notre écoute concentrée et lui répondons notre avis sincère. Et ce qu’importe la personne qui est devant nous, elle est humaine, de nos propres parents au plus nécessiteux ou ignorant de notre ville. Un simple regard souriant apporte tellement. Il est important de donner de notre temps et amour à notre entourage aimé mais ce devoir nous incombe en réalité à tous les êtres vivants que nous croisons sur notre route. Le Saint béni soit-Il attend de nous que soyons à Son image et aimions notre prochain comme nous-même, que nous recherchions son bien, peu importe son genre ou sa race. Cela en s’efforçant toujours de distinguer le bien du mal afin de fuire ce dernier.

S’agissant des animaux et des végétaux, c’est le respect, l’observation attentive et l’écoute qui ouvriront le coeur de l’homme et l’amèneront à s’exalter devant la beauté de la création, de la terre et de ce qu’elle renferme, pour finalement en prendre soin.

A nous de prendre exemple sur les animaux et la nature, de respecter et apporter du bien à tous les êtres vivants qui nous entourent, afin que le verset chanté par l’ange préposé à la cigogne se réalise, que toutes nos fautes soient pardonnées et que le Temple soit reconstruit.
Comme il est enseigné, si le Temple a été détruit à cause de la haine gratuite, il sera reconstruit grâce à l’amour gratuit, envers tous et sans différence.

La cigogne oiseau migrateur

Lors de la migration, deux fois par année, les cigognes se réunissent en groupe de plusieurs centaines et parcourent de 200 à 400 km par jour. Elles s’arrêtent chaque soir, car elles utilisent le vol plané. Il leur faut donc voler le jour, pour profiter des courants ascendants que produit le soleil en réchauffant la terre.

Le chant de la cigogne

La cigogne dit: Parlez au cœur de Jérusalem et criez-lui que son temps d’épreuve est fini, que son péché est pardonné, car elle a reçu de la main de Dieu double peine pour toutes ses fautes. (Isaïe 40:2)

La cigogne (émigre à l’approche des saisons d’hiver, elle est toujours ponctuelle) dit: Parlez au cœur de Jérusalem et criez-lui que son temps d’épreuve est fini (l’exil touche à sa fin, la rédemption ne sera pas en retard), que son péché est pardonné, car elle a reçu de la main de Dieu double peine pour toutes ses fautes (pour leurs fautes et celles de leurs pères).

Rédaction: Benjamin Boksenbaum

Avoir aussi : Marrakech, Capitale mondiale du pays des cigognes.