La souris dit: Tu es équitable en tout ce qui m’arrive car loyalement Tu as agi tandis que j’étais coupable.
(Néhémie 9:33)
La force, le caractère, la sagesse, les épreuves, les souffrances. Dans le Ciel, on attribue et on décrète tout sur la personne avant qu’elle ne vienne au monde. Néanmoins, grâce à la foi et à la prière, il lui sera permis de tout transformer pour le bien et d’annuler tous les mauvais décrets.
Nos Sages nous enseignent (Nidah 15/b), que lorsqu’une personne est créée, son avenir est décrété. Quelle sera sa force, sa faiblesse, son intelligence ou sa bêtise…! Au même moment, le Saint béni soit-Il observe combien cet être souffrira dans ce monde, combien d’épreuves il supportera à cause de ses traits de caractère, de sa constitution et de ses ressources. Le compte et la mesure de ses souffrances seront attribués avec exactitude, les sentences des réincarnations précédentes, la réparation de son âme et de ses étincelles divines, également les douleurs causées par sa femme, ses enfants, son entourage, ses déplacements, etc.. Tout sera pris en compte.
Ceci étant, à l’instant même où la personne se repentira, retournera à sa source, se reconnectera au Saint béni soit-Il, grâce à sa foi renouvelée, à ses convictions redoublées, elle pourra métamorphoser et réduire la sentence d’une année en celle d’une journée, voire tout annuler.
Il y a un principe qui dit que la mesure de bonté est toujours plus importante que celle de la punition. Nous trouvons dans la Torah des épisodes où une erreur changea la punition d’une journée en une année. Comme ce fut le cas pour Yossef hatsadik, où deux jours se sont transformés en 2 années de prison de plus.
Ou encore lors de la faute des explorateurs, où chaque jour d’exploration (qui dura 40 jours) se transforma en une année de plus à tourner dans le désert pour toute une génération (soit 40 ans).
Cette notion, d’un jour pour une année, peut être inversée, grâce à la clémence du Saint béni soit-Il, la personne pourra permuter une année de mauvais décrets à une journée, ou moins encore. Le mal se convertira littéralement en bien et la réparation sera universelle.
Certaines fois, il ne sera possible d’opérer ce changement que grâce aux prières des Justes et à celles de leurs serviteurs. De ce fait, la foi opérera un changement radical dans l’essence même de la personne, ses idées, son mode de pensée, ses émotions seront transfigurés. Elle effacera de son âme, la haine, la jalousie, la colère, les disputes, la médisance et combien d’autres dommages qui n’auront plus prétexte à exister.
Une personne, qui pense que tout ce qui lui arrive ne vient pas directement de la présence Divine en viendra au verset suivant; alors elle se dira: “En vérité, c’est parce que mon D.ieu n’est plus au milieu de moi que je suis en butte à ces malheurs.” (Devarim 31:17). Elle ne croira plus que le Créateur, béni soit-Il, dirige sa vie dans les moindres détails et la protège dans chaque situation. Elle s’attristera à l’idée que la présence Divine ne se trouve plus en elle ou ne l’a jamais été. Les événements seront traités comme des catastrophes, le malheur et la malédiction seront approuvés et deviendront irréversibles dans son raisonnement.
Tout celui qui se trouve dans cette situation, D.ieu nous en préserve, accablé sous le poids des épreuves et des maladies, doit savoir que bien avant que le sort ne s’abatte sur lui, il aura été décrété dans le Ciel avec précision le temps de sa souffrance et l’intensité de sa douleur. Comme le disent nos Sages (Avoda zara 55 a) à propos du verset (Devarim 28.50): “l’Éternel donnera une gravité insigne à tes plaies et à celles de ta postérité: plaies intenses et tenaces, maladies cruelles et persistantes.”
Cruelles quand elles sont expédiées.
Persistantes dans leur engagement, avant d’envoyer les maladies, on leur fait jurer de quitter la personne à tel jour et à telle heure. Ainsi, le moment venu, elles disparaissent.
Il pourra aussi être décrété, D.ieu nous en préserve, que la personne doive souffrir toute sa vie. Avec le temps, si la flamme divine n’est plus alimentée, l’attraction naturelle vers le négatif lui fera oublier sa foi, empruntant le sentier du désespoir, l’amertume gagnera son âme, elle perdra toute notion de présence Divine. Elle touchera le point mort, mais jamais celui du non-retour. Qui sait, peut être que cette mésaventure personnelle était programmée pour lui donner une impulsion de renaissance? C’est à elle d’en décider!
Jusqu’à quand !?
Un jour, un Juste raconta l’histoire d’un homme qui fut présenté dans le Ciel pour les souffrances innombrables qu’il a endurées dans ce monde, à D.ieu ne plaise. Cette âme contenait en elle de nombreuses fautes. La balance pencha du mauvais côté et la sentence fut un décret négatif. Sur ce, un ange se présenta pour plaider la cause de cet homme et emporta avec lui toutes les souffrances. La violence de ses malheurs et la profondeur de ses blessures firent pencher la balance à son avantage, du côté des mérites. Ce ne fut pas suffisant, quand le Ciel prononça son verdict, on lui reprocha de ne pas s’être habitué à dire le verset (Néhémie 9:33): “Tu es équitable en tout ce qui m’arrive, car loyalement Tu as agi, tandis que j’étais coupable. Que Ta volonté soit, que toutes ces épreuves pardonnent mes fautes.”Si cet homme avait tiré profit durant sa vie de ses épreuves pour l’expiation de ses fautes, plutôt que de les attribuer à la nature, il en aurait profité lors de son jugement et n’aurait pas eu besoin de se réincarner.
L’importance de la parole est si grande que dans le Ciel chaque mot, chaque élocution, chaque intention sont pesés. Les mauvaises, mais aussi les bonnes choses qui auraient dû être dites et qui ne l’ont pas été, particulièrement sur la foi, la confiance en D.ieu et la prière. La parole est créatrice, bien utilisée, elle nous projettera vers ce qu’il y a de meilleur. Du Ciel, on nous a accordé un pouvoir formidable, celui de transformer notre vie et le monde en fonction de ce que nous en disons et de nos interprétations. Le présent que nous vivons est lié à notre expression orale du passé, le futur est dans notre verbe, les limites, c’est nous qui les traçons…
La joie, un remède surpuissant
La joie est un agent énergétique puissant pour adoucir les jugements. Nous savons que lorsqu’une personne tombe dans la mélancolie et perd sa gaieté, c’est un signe qu’il pèse sur elle des sentences, à D.ieu ne plaise. L’homme est un microcosme dans lequel sont inclus tous les mondes. Tout ce qui est fait pour lui en haut est aussitôt ressenti en bas. Cette règle fonctionne aussi dans le sens inverse. Un mouvement dans ce bas monde réveille une action dans les mondes supérieurs. Il est primordial, lorsque des décrets pèsent sur nous et influencent notre tempérament, de tout faire pour éprouver de la joie et de repousser la mélancolie. Cet effort transformera dans le Ciel l’amertume en douceur et par répercussion, à l’adoucissement ou l’annulation des jugements. Notre vocation sera de toujours renverser l’amertume en douceur et ainsi transformer les sentences négatives en décrets positifs. (Shomer Emounim).
La souris, petite biographie
La souris est un petit animal domestique appartenant à la famille des rongeurs au museau pointu, avec des poils gris, blancs ou noirs selon la race et une longue queue. La tête et le tronc mesurent environ 9 cm. Elle pèse de 20 à 50 g pour les plus grosses femelles. Son espérance de vie est de 2 à 3 ans environ.
Les dents de la souris ne s’arrêtent jamais de pousser. Elle a le besoin constant de ronger pour les tailler. Sinon, elle ne pourrait plus se nourrir et en viendrait à mourir. Du fait qu’elle ronge tout sur son passage, qu’elle crée des dégâts considérables dans les récoltes et les habitations, elle est détestée des hommes et une phobie pour les femmes. Quand les hommes, les chats, les serpents et les rapaces la chassent, ils réduisent son accroissement, car elle se reproduit vite et en nombre.
On compte plus de 6 millions de souris dans une agglomération comme Paris, soit 3 souris par habitant. Si elle n’avait pas autant de prédateurs, elle causerait de graves dégâts.
La souris dans le Perek Chira
Il est amusant de faire le parallèle entre notre petite souris domestique, s’infiltrant par un trou minuscule dans notre foyer pour y grignoter toute denrée alimentaire et tout détériorer, à un parasite de l’âme bien connu nommé “mélancolie, tristesse, amertume…”. Ce dernier profitera de la moindre fissure ou faiblesse dans notre coeur pour y ronger petit à petit nos moindres ressources. Il nous incombe de tout faire, pour que ce rongeur appliqué, quitte au plus vite les lieux et n’en vienne à s’y reproduire. Une stratégie de chasse s’impose et il va falloir explorer tous les recoins, colmater toutes les brèches et trouver le bon stratagème.
Pas de panique
N’en faisons pas une psychose, ne rentrons pas dans une souricière, soyons plus inventifs.
Après tout, il y a peut-être un consentement subtil de votre part sur le choix et l’intensité de votre épreuve. Vous seul connaissez, inconsciemment, votre potentiel et le moyen de le dynamiser.
Vous êtes le maître des lieux et à tout moment vous êtes libre de renvoyer votre convive.
Il serait astucieux de transformer cette épreuve en une expérience enrichissante.
Cet intrus peut devenir votre meilleur ami, n’entrez pas en conflit, il a beaucoup à vous apprendre sur vous-même.
C’est un processus d’autoguérison que vous avez déclenché pour amorcer un changement existentiel dans votre évolution.
Tout compte fait, ce petit jeu du chat et de la souris sera une expérience profitable qui durera le temps nécessaire pour y découvrir des trésors bien enfouis en vous. Les mots, “punition, maladie, épreuve, malheur et échec” résonneront dans leurs antonymes et deviendront “récompense, remède, succès, bonheur et accomplissement”.
La vie nous sourit, merci petite souris!
Le chant de la souris
La souris dit: (Saint béni soit-Il) Tu es équitable en tout ce qui m’arrive (les souffrances et les épreuves que je traverse) car loyalement Tu as agi (en fonction de ma constitution), tandis que j’étais coupable (de ne pas exploiter mon potentiel pour m’accomplir).
(Néhémie 9:33)
Pour l’élévation de l’âme de ma fille Sarah Shirley Bat Karine
Rédaction et traduction: David Parienté
Correction et relecture : Sabine Helbling