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Pauvre de nous

Rapprocher les âmes égarées

Il n’est de plus grande obligation que celle, de rapprocher les âmes égarées vers leur Créateur. Seulement il y a un avertissement à cela, tout celui, qui prendra sur lui cette grande Mitsvah, devra faire attention et se protéger afin que les mauvaises attitudes des gens qu’il côtoie, ne l’influencent ni ne l’endommagent. Car du fait d’avoir été éloignées aussi longtemps de leur Créateur, ces personnes ont cumulé autour d’elles des forces négatives qui se nourrissent de leurs mauvaises conduites et de leurs mauvaises pensées. Elles sont en nombre considérable, comme le disent nos sages dans Bera’koth 6. “si l’on avait donné à l’œil la permission de les voir, personne n’aurait pu se tenir devant ces êtres malfaisants.”

Les forces négatives

Un homme par sa mauvaise conduite, quand il faute, crée de nombreuses forces négatives et destructrices. Celles-ci en retour lui rendent la vie amère et lui cachent la lumière divine. Elles le poursuivent sans arrêt, même après que l’âme ait quitté ce monde, ces âmes néfastes (qui sont en fait ses enfants) se plaignent sans cesse auprès de celui qui les a générées, et réclament leur part. Elles se plaignent d’être des êtres imparfaits, défavorisés par rapport aux enfants qu’il a eus dans ce bas monde, qui eux peuvent prétendre à une succession, un héritage, alors qu’elles, elles sont imparfaites et resteront sans réparations. Toutes ces plaintes provoquent de grandes accusations sur celui qui en est le géniteur.

Ainsi, celui qui veut rapprocher ces personnes de la vérité, devra se protéger de ces forces négatives qui entourent cet homme, qui en leur compagnie est obligatoirement confronté à des difficultés pour changer. Bien que les efforts fournis pour se sortir de cette boue soient inestimables, il lui reste encore de nombreuse épreuves à traverser pour que le changement soit durable et qu’il ne revienne plus en arrière. Cette personne traverse des hauts et des bas et bien souvent elle perd son équilibre et sa lucidité, le mal se renforce, profite de sa faiblesse et de ses doutes pour redoubler d’appétit et la faire chuter encore plus bas.

Prenons l’exemple d’un homme qui part à la rescousse d’une personne en train de se noyer, s’il n’est pas entraîné à secourir et pas assez endurant, il subira la panique et les gesticulations de celle-ci et finira par se noyer avec elle.

C’est pourquoi nos sages nous avertissent de bien nous protéger et d’être forts dans nos convictions pour ne pas chuter avec elles. Si nous ne nous sentons pas à la hauteur ou assez fort pour lutter contre leur influence, il nous sera conseillé de nous tenir à l’écart et de ne nous occuper que de nous.

Un palais de sainteté

Le juste qui aura pris sur lui de rapprocher ces âmes égarées, afin de les faire entrer dans la sainteté, construit un palais de sainteté, היכל הקודש (palais saint)
Le palais, n’est autre que le palais du Saint Béni soit-Il, où règne Sa sainte gloire. Comme il est dit (Psaume 29:9) Dans son palais tous de s’écrier « Gloire ! »
La sainteté évoque ces âmes qui ont réussi à lutter et sont restées dans la sainteté.
(To’k Hana’hal, Parachat Tsav)

Un diamant éternel

Le juste se dévouera corps et âme, toute sa vie, pour trouver la gloire de D.ieu qui réside en chacun de nous. Quels que soient les endroits les plus répugnants et impurs où puisse se trouver l’âme, il est capable d’y faire germer la plus grande lumière. Car D.ieu se trouve partout, comme il est dit (Lévitique 16 :16): ”Qui réside avec eux, parmi leurs souillures.”

Cette grande détermination vient de cette certitude qu’Il a mis en chacun de nous et qu’à Ses yeux, chaque homme équivaut à un diamant à l’état brut, entouré de sa gangue, qu’il se devra de tailler pour couronner le Roi des rois, car c’est là, toute sa gloire.

La valeur numérique des mots היכל הקודש (palais saint) équivaut à 480.
C’est la même valeur que les mots וְעַמֵּךְ כֻּלָּם צַדִּיקִים « Et ton peuple ne sera composé que de justes » (Isaie 60:21)

Les épis d’orge

Les épis d’orge comptent parmi les sept fruits de la terre d’Israël. Contrairement aux épis de blé qui restent un aliment de privilège pour l’homme, l’orge sera principalement utilisée pour nourrir les animaux. Un pain d’orge n’est pas agréable au palais, sa mastication prendra plus de temps qu’un pain de blé. L’enveloppe de sa graine n’est pas comestible. Malgré tout, l’orge possède des qualités qui ne se trouvent pas dans d’autres céréales. Sa germination est très rapide, trois mois suffisent pour donner des épis, alors que pour le blé, il faudra patienter six mois. De plus, l’orge n’infirme pas la force de la terre comme le blé ou les légumineuses. La taille des graines d’orge est plus grande que celles du blé et c’est la raison pour laquelle elles sont prisées par le pauvre. (Chirat Moshé)

Le chant des épis d’orge dans le Perek Chira

Les épis d’orge disent : Prière d’un malheureux qui se sent défaillir et épanche sa plainte devant l’Éternel. (Psaumes 102 :1)

L’orge et (est) le pauvre.

D’après le commentaire Norat Tehilot sur le verset du Psaumes 102:1, « Prière d’un malheureux qui se sent défaillir et épanche sa plainte devant l’Éternel », le Roi David parle de l’individu qui souffre dans sa misère, autrefois riche et qui aujourd’hui est complètement démuni. Pauvre au point, qu’il n’a plus la capacité de formuler ses requêtes correctement. Il déverse sa peine et son amertume, comme elles se présentent à lui. Le Roi David lui rédige cette prière afin qu’il s’adresse convenablement à son Créateur et qu’il ait toutes les chances pour se sortir de sa situation.

Les lettres qui forment le mot שעורה (l’orge) sont les mêmes lettres que le mot העושר (la richesse). Ainsi l’orge représente le pauvre, celui qui a perdu sa richesse.

Pour nous rapprocher de ce qui a été dit plus haut, nous pouvons parler d’une personne qui est pauvre en spiritualité, ne trouvant aucune ressource intérieure pour se relever d’une quelconque épreuve. Ou tout simplement d’un homme aigri par le poids de ses erreurs, entouré par les forces du mal qui lui cachent la lumière divine, comme une écorce qui recouvre le fruit.

Au lieu de recevoir cette richesse spirituelle “העושר“, il permute les lettres par son comportement négatif pour ne recevoir que “שעורה” l’orge, allusion à la pauvreté. Notons que la racine du mot שעורה (orge) est ש.ע.ר, ce sont les mêmes lettres que le mot רשע (mécréant).

Ne pas se décourager

Dans le Psaume 23:4, le Roi David rédige sa confiance dans l’Éternel en ces termes: לא אירע רע כי אתה עמדי « je ne craindrais aucun mal, car Tu es avec moi ». Dans chaque endroit où une personne se trouve, D.ieu est avec lui, personne ne reste seul. Les dernières lettres des mots כי אתה עמדי « Car tu es avec moi » forment le nom divin הי״י.
D’après le livre ‘Herev Pifiot, grâce à ce nom divin, il se manifeste une grande lumière, tout se transforme pour le bien et les forces négatives (les écorces du mal) sont repoussées.
(Hessed Hachem)

Ce nom divin se trouve aussi dans le verset du chant des épis d’orge.

Les dernières lettres des mots תפילה לעני כי (prière d’un malheureux qui…) forment le nom divin הי״י. Et les premières lettres forment le mot תלך (va).
Bien que malheureux et me sentant défaillir, Tu es avec moi, Tu m’accompagnes et me soutiens, Tu me protèges des forces du mal dans mon cheminement (mon évolution spirituelle).

Valeurs numériques

La valeur numérique du mot שעורה (l’orge) est de 581, soit la même valeur que les mots:

1. Sens négatif de 581

– Un homme mauvais – איש רע
– Une femme mauvaise – אשה רעה (Proverbes 28:22)

– Vous ne réussirez pas – ולא תצליחו (Chronique 2. 24:20)

– Il ne sait même pas que D.ieu s’est écarté de lui – לא ידע כי יי סר מעליו (Juges 16:20)

Dans ce sens, l’orge nous apprend qu’une personne mauvaise ne réussira jamais, elle sera tellement dans l’erreur et dans l’obscurité, qu’elle ne se rendra même pas compte que D.ieu s’est écarté d’elle.

2. Sens positif de 581

– Libérateur d’Israël – גואל ישראל (Isaïe 49:7)

– Toute son œuvre est marquée de loyauté – כל מעשהו באמונה (Psaume 33:4)

– Mais l’Éternel a été mon appui – יהי יי למשען לי (Psaume 18:19)

– C’est pourquoi mon cœur se réjouit, mon âme jubile – לכן שמח לבי ויגל כבודי (Psaume 16:9)

– O D.ieu, crée en moi un cœur pur – לב טהור ברא לי אלהים (Psaume 51:12)

Dans ce sens, le pauvre est dans une attitude positive et implore la délivrance. Il accepte son verdict avec foi, car il sait que les épreuves qu’il traverse ne sont là que pour purifier son cœur. Il s’appuie sur son Créateur, le libérateur d’Israël, et Lui adresse ses prières. Cette attitude malgré sa condition, réjouira le cœur du malheureux, même si D.ieu ne répond pas tout de suite à sa demande, l’âme jubilera d’avoir trouvé à qui parler.

Transformer le ע en א

La lettre ע (‘Ayin) du mot עני (pauvre) et un א (Aleph) inversé auquel il manque un י (yod).
Le pied du ע (‘Ayin) est courbé vers le bas symbolisant un homme abattu par sa pauvreté ou ses fautes.
Pour relever la tête et retrouver une identité, il devra se retourner et changer littéralement la vision qu’il a de lui-même. Il devra trouver un point positif, même infime, afin de se rattacher au Saint Béni soit-Il, symbolisé par la lettre י (yod).
Il transformera alors le ע (‘Ayin) en א (Aleph) et passera de עני (pauvre) à אני (je suis, moi) il retrouvera un visage, un nom et un sens à la vie.

Dans le même contexte, si nous remplaçons le ע (‘Ayin) de שעורה (l’orge) par la lettre א (Aleph) cela formera le mot האושר (le bonheur).

Les épis d’orge nous disent

Les épis d’orge disent : Prière d’un malheureux qui se sent défaillir et épanche sa plainte devant l’Éternel. (Psaumes 102 :1)

Explication

Les épis d’orge (les personnes démunies et défavorisées) disent : Prière d’un malheureux (qui ne trouve pas en soi les ressources) qui se sent défaillir (constamment aigri par les forces négatives qui le découragent) et épanche (il déverse son cœur) sa plainte (et regrette amèrement son manque de confiance), (s’il se ressaisit et s’attache au bien, il se trouvera) devant l’Éternel (qui est sa seule source de bonheur et de richesse). (Psaumes 102 :1)

Prière au maître du monde

Maître du monde

Je suis accablé sous le poids de mes erreurs, je suis hanté par la tristesse, celle-ci me fait dévaler jusqu’aux profonds abîmes. Je suis envahi par le désespoir, ma détresse prend le dessus, mon âme est brisée, je perds de mon éclat. Mon cœur généreux n’est plus alimenté par la bonté, je m’appitoie sur mon sort et mes yeux s’obscurcissent, la valeur de la vie n’a plus de sens pour moi, je n’ai plus goût à la consolation. Ô mon D.ieu, mon état est pitoyable, le souffle de la vie crache sur mon essence des braises ardentes, elles consument mon énergie vitale. Ma gorge et tellement serrée qu’elle ne me laisse plus inspirer, j’étouffe, mes soupirs m’ont asphyxié. Quand tout cela prendra-t-il fin!

Mon esprit lutte sans cesse et ramène mon âme à la raison, il me rappelle sans cesse mon élégance et ma grâce, je suis une âme divine dotée de toutes Tes qualités, car je suis une partie de Toi, Tu m’as créé audacieux et plein de courage. Tu te languis de mes prières et moi de Ton secours. Qui fera le premier pas? Ô mon D.ieu assurément, si je suis en train d’épancher ma plainte devant Toi, c’est que Tu as sollicité, de par cet amour que Tu éprouves pour moi, mon être à s’adresser à Toi.

Ma locution est loin de rivaliser avec celle des anges saints à Ton service, qui Te louent dans les plus hautes sphères célestes. Moi, je suis meurtri dans l’épreuve et je bafouille. Tu te moques de l’apparence Toi, tu scrutes le cœur du plaignant. Oui, moi aussi, je murmure ma confiance en Toi dans les replis de mon cœur encore resté pur. De là-bas je ne doute pas de Ton secours, je ne crains plus rien, je suis fort et je me sens invincible.

Merci mon D.ieu de m’avoir fait traverser cette épreuve, aujourd’hui je comprends la raison de mon affliction, j’avais perdu toute estime de moi, à juste titre je pensais être abandonné. Mais Tes perspectives ne sont pas mes desseins, Tu cherches mon bonheur et à faire de moi Ton sujet de gloire. Je suis fier d’être Ton serviteur et je Te louerai éternellement pour cela, car Tes bontés sont infinies. Hisse-moi jusqu’à Ton palais de sainteté pour que je puisse m’écrier à mon tour «gloire!».
Comme il est dit : «Dans son palais tous de s’écrier «Gloire!»(Psaume 29 :9).

Rédaction et traduction: David Parienté
Correction et relecture : Sabine Helbling