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“Voilà mon D.ieu, je lui rends hommage!”

Le dévoilement de D.ieu.

Quand les enfants d’Israël traversèrent la mer des Joncs (la mer Rouge), ils bénéficièrent d’un dévoilement et d’une perception de D.ieu qui était considérable. Le dévoilement était tellement grand que nos sages disent à ce propos (Zohar 2, 84.), “Ce que la servante aperçut (allusion aux personnes avec un niveau de spiritualité bas), lors de la traversée de la mer, le prophète Yehezkel n’a pu le percevoir (lors de sa vision du Char céleste).”
Tout le peuple d’Israël à cet instant, les petits comme les grands, était envahi d’une clarté de la conscience qui illumina sa perception du Divin et il put dire (Exode 15:2) “Voilà mon D.ieu, je lui rends hommage”.

Rabbi Nathan nous explique que ce concept ou plutôt cette communion entre D.ieu et Son peuple existe aussi entre le père et son fils, et entre le maître et son élève. Cette notion englobe et unit tous les mondes.

Naviguer sur les flots de la sagesse.

Tout le monde sait que pour naviguer sur la mer, il faut un bateau bien étanche et robuste afin de pouvoir résister aux tempêtes et aux vagues. Il en est de même pour celui qui veut s’aventurer sur les mers spirituelles, la mer de la sagesse, source des mers matérielles. Il sera impossible d’y pénétrer sans l’aide d’un maître véritable, tellement le savoir y est abondant. Tout celui qui aurait la prétention de s’y aventurer seul, sans aide, se noiera et n’aura aucun secours, à l’image de Pharaon et des Égyptiens qui se noyèrent dans la mer des Joncs. Tout comme le capitaine de vaisseau, qui veut s’aventurer sur les mers et sait par expérience interpréter les événements climatiques disposera la voilure selon la force et la direction du vent pour permettre à son navire de garder le bon cap. S’il arrivait que la tempête soit trop forte et que la houle des vagues devienne trop dangereuse, il ne pourrait plus compter sur son savoir, tout effort serait réduit à néant, alors il se tairait et s’en remettrait à D.ieu.

Ainsi, il sera impossible à tout celui qui a soif de connaissance, de pénétrer cette sagesse sans l’aide de justes véritables. Eux seuls, sont capables d’interpréter les allusions qu’ils perçoivent de cette sagesse infinie, afin de guider leurs élèves vers une perception plus grande et plus proche de la vérité.

La force du “quoi”.

La sagesse חכמה s’acquiert par l’aptitude de savoir poser les bonnes questions כח מה (la force du quoi), de faire une analyse comparative, d’argumenter, de réfuter, de pousser le raisonnement au maximum, de remettre en cause l’interprétation, tout cela, afin de bien intégrer l’enseignement et d’y apporter des éclaircissements. Mais quelquefois les préceptes dépassent notre entendement et la seule manière de l’intégrer sera de garder le silence et de mettre notre confiance en D.ieu, en sa Torah et en nos sages.

L’éveil d’en bas.

Quand les enfants d’Israël sortirent d’Égypte et arrivèrent devant la mer des Joncs, il fut très difficile pour D.ieu (si l’on peut dire ainsi) d’ouvrir un passage entre les eaux. Les enfants d’Israël n’avaient pas encore atteint le niveau nécessaire pour mériter ce miracle, tout ce dont ils avaient pu bénéficier jusqu’à présent ne venait que d’une faveur de D.ieu. Leur libération fut gratifiée d’en haut, mais il leur manquait l’éveil d’en bas, un mérite particulier, pour déclencher une action miraculeuse de D.ieu.

C’est l’une des raisons pour laquelle, D.ieu créa ce monde matériel, où l’homme est continuellement éprouvé par son mauvais penchant et son libre arbitre. Lorsqu’il se ressaisira et vaincra ses désirs, il créera auprès de D.ieu une grande satisfaction, plus grande encore que celle éprouvée auprès des anges qui le servent.

Le silence, rempart de la sagesse.

Les Égyptiens poursuivaient les enfants d’Israël pour les anéantir. Arrivés devant la mer des Joncs, ils n’eurent plus d’échappatoire, face à eux était la mer et derrière eux, l’armée égyptienne. Il fallait que D.ieu agisse pour les sauver, mais les anges voulurent empêcher cette action car ils les accusaient d’être toujours des idolâtres au même titre que les Égyptiens.
Il fallut donc que D.ieu trouve un mérite pour sauver Son peuple.
Le peuple devait s’éveiller de lui-même.
Moché rabbénou sut transmettre cette connaissance et l’éveil commença par le désir de connaître D.ieu. Lorsque les enfants d’Israël accomplirent la Mitsvah du compte du Omer, cela leur donna la force d’intégrer le silence, l’attente et le languissement.
Le silence exprime la confiance absolue envers D.ieu et le rejet de toute idée de contestation envers Son attitude. Ce silence était suffisant pour leur donner le mérite nécessaire afin que D.ieu sépare les eaux et qu’ils traversent la mer à sec, comme il est dit (Maxime des pères 3:17) “Le rempart de la sagesse, c’est le silence”.

La mauvaise approche

Par contre, quand Pharaon et les Égyptiens voulurent traverser la mer à leur tour, ils furent ensevelis et coulés par les eaux.
Pharaon et les Égyptiens représentent les gens qui s’aventurent sur les mers de la sagesse sans guide, à la merci de toute interprétation et de déduction trompeuse, qui les mènera à leur perte. Ils n’auront pas atteint la vertu du silence, qui consiste à faire confiance aux enseignements reçus par les sages véritables, auxquels la connaissance et l’interprétation sont transmises de maître à élève ou de père en fils, et cela depuis Moché rabbénou qui reçut les enseignements directement de D.ieu, aux yeux de tous les enfants d’Israël.

Le chant des mers dans le Perek Chira

יַמִּים אוֹמְרִים. מִקֹּלוֹת מַיִם רַבִּים אַדִּירִים מִשְׁבְּרֵי יָם אַדִּיר בַּמָּרוֹם יְהֹוָה

תהלים צג, ד

Les mers disent: Plus que le tumulte des eaux profondes et des puissantes vagues de la mer, l’Éternel est imposant dans les hauteurs.

(Psaumes 93:4)

Les mers (de la sagesse) disent: Plus que le tumulte des eaux profondes (qui te mène à contester l’existence de D.ieu et Son secours) et des puissantes vagues de la mer, (quand tu doutes et que tu es empli de questions) (garde le silence, suit les enseignements et les conseils des justes véritables) l’Éternel est imposant dans les hauteurs. (tu mériteras alors que ton esprit s’ouvre, tu verras ton D.ieu se manifester en toi et tu pourras dire: “Voilà mon D.ieu, je lui rends hommage”).

Prière au Maître du monde

Maître du monde, tout est dévoilé devant Toi, Tu connais la raison de mes tourments, je suis empêtré, mon esprit est emmêlé, mes pensées confuses. Je ressens la tempête, tout est agité dans mon âme, les vagues me submergent, le courant de la vie est trop puissant, je dérive et vais à ma perdition. Je n’ai aucune emprise sur ma vie, je ne décide de rien, tout va trop vite pour moi, le calme et la quiétude ne règnent plus en moi. Je perds petit à petit la clarté de Ta lumière, je sombre dans les profondeurs. Je n’ai plus de mots tellement mon coeur est paralysé en imaginant mon avenir. Je titube comme un homme ivre, ma sagesse est réduite à néant.
Je lève mes yeux vers Toi, Éternel, et crie ma détresse pour que Tu me sauves de mes angoisses. Aide moi, que je mérite de me rapprocher des sages, des justes véritables, que j’abreuve ma soif de Te connaître auprès de leurs enseignements, que je me rassasie de leurs conseils. Transforme l’ouragan en brise légère, calme le tumulte des vagues profondes qui s’agite en moi. Que ce soit une joie pour moi de voir renaître le calme. Que mon esprit se taise et accepte Ta royauté, que je garde le silence sur la manière dont Tu diriges ma vie. Que je puisse attester de Ton secours et dire. “Voilà mon D.ieu, je lui rends hommage”.

Valeurs numériques et allusions du verset.

 

Pourim Samea’h.

Traduction et adaptation du Likoutey Hala’hot (Netilat Yadaϊm, 6:39)

Rédaction: David Parienté
Correction et relecture: Sabine Helbling